
Nous sommes en 1945. Claire Randall, infirmière dans l’armée anglaise, a suivi son mari historien Frank jusqu’en Ecosse où celui-ci compte effectuer des recherches généalogiques. Interpellée par diverses coutumes locales liées à des rites ancestraux et druidiques sur des sites mégalithiques, elle se rend sur le site de Craigh Na Dun, afin d’observer de plus près le fameux cercle de menhirs lié à ces mystérieuses pratiques. Croyant entendre des voix provenant du plus gros menhir, Claire s’en approche et s’évanouit avant de se réveiller au même endroit, 200 ans plus tard.
Ouais je sais, dit comme ça, ça à l’air un peu cruche mais attendez.
A son réveil, Claire est cueillie par les dragons de sa Majesté et plus particulièrement par leur capitaine, John Randall, ancêtre de son mari Frank qui est loin d’être aussi gentleman que son descendant et qui entreprend aussi sec de la violer, histoire de lui souhaiter la bienvenue au XVIIIème siècle. Claire est sauvée de justesse par un Ecossais, membre d’un groupe de Highlanders issu du camp Mac Kenzie et mené par un certain Dougal.
Comprenant peu à peu qu’elle vient de faire un bond dans le passé et craignant forcément pour la sécurité de ses miches, elle se fait passer pour Claire Beauchamp, une prétendue veuve anglaise d’origine française. Les Ecossais ne la croient évidemment pas ( c’est qu’il faudrait vraiment être naïf pour croire duper un guerrier en kilt aussi facilement que ça) et l’emmènent avec eux à Castle Leoch afin d’y décider de son sort. Evidemment, Claire fait le chemin sur le cheval du beau gosse de la bande, Jamie Fraser, la chanceuse. Soupçonnée d’être une espionne anglaise, Claire est d’abord mise à l’épreuve par ses sauveurs et désormais geôliers avant que ces derniers ne remarquent ses talents de guérisseuses et ne décident d’en tirer profit. Contrainte de demeurer au chateau pour succéder au défunt guérisseur du clan Mac Kenzie, Claire voit alors tous ses espoirs de retour en 1945 s’anéantir et cherche par tous les moyens une façon de rejoindre Craigh Na Dun pour y tenter un voyage retour à travers les menhirs.
La suite, je vous la fais courte.
Après des tas de mésaventures, Claire tombe entre les griffes de John « Black Jack » Randall, qui se révèle être, un dangereux pervers sadique adepte du viol et de la torture, et qui , la suspectant à son tour d’espionnage, estime avoir tout droit sur elle. Afin de la sortir de cette mauvaise passe et de la faire échapper à une mort certaine (ou pire), Dougal a l’idée de lui faire prendre la nationalité écossaise en la mariant à l’un de ses hommes. Et là encore, guess what, le cul bordé de nouilles, Claire se voit assigner le plus beau célibataire de la bande : Jamie Fraser. Voyez comme c’est beau et romanesque. Et pas du tout prévisible.
Et la suite, on la voit venir : bien que le mariage soit un mariage arrangé, contraint et forcé, Claire s’entiche rapidement du beau grand rouquin aux abdos en béton, et en même temps, je vois pas trop comment elle pourrait faire autrement hein (moi, je tombe dans un menhir et je me retrouve, en 1745, dans le lit d’un beau guerrier écossais qui me compte fleurette en gaélique, jamais je ne reviens). Ils tombent fous amoureux l’un de l’autre et leurs aventures se poursuivent ainsi durant quelques centaines de pages, des pages où il est bien entendu question de guerres de clans, de guerriers Highlanders qui n’ont peur de rien, de règlements de compte, d’attaques de loups, de sorcellerie et d’une façon générale, de tout un tas de péripéties plutôt cool, je vous assure. Evidemment, tout au long du récit, Claire ne cesse d’être tiraillée entre son amour pour Jamie et sa loyauté envers son premier mari, Frank, et continue de se flageller en se demandant s’il lui vaudrait mieux tenter de rejoindre son époque ou au contraire, rester en 1745 et vivre pleinement son grand amour avec son beau guerrier des Highlands (mais nom d’un chien ! reste donc en 1745 et tant pis pour l’eau chaude et l’électricité).
Sans déconner, c’est pas facile de convaincre qui que ce soit de lire cette saga car en relisant le picth, je me rends compte moi-même que ça a l’air terriblement prévisible, un tantinet réchauffé et surtout, très tiré par les cheveux. Mais malgré ça, malgré ces quelques points un peu too much, je vous assure que ça marche, je vous garantis que le récit est captivant à souhait et que Diana Gabaldon a l’art de tenir ses lecteurs en haleine avec des aventures pleines de rebondissements. Et évidemment, l’amour fou de Claire et Jamie réveille nos petits coeurs de midinettes et on finit par se ficher pas mal des scènes érotiques et de leur petit côté Harlequin tant on est pris par la peur qu’il n’arrive quelque chose à Jamie ou que Claire ne décide de retourner auprès de son mari chiant qui porte des slips sous ses vêtements, lui.
Bref, lisez-le. Ca va vous prendre un bail, certes, mais ça en vaut sacrément la peine. Moi, je viens de finir le tome 6 et là, je m’oblige à faire une petite pause et à me détourner un moment d’Outlander avant d’attaquer la suite car j’en suis arrivée au stade où j’achète des silhouettes Jamie Fraser en carton et où je fantasme sur les types en kilt. Du coup, il est préférable que je m’impose un certain manque avant que cette affaire n’aille trop loin car cette lecture s’est quand même achevée sur « Et si je me faisais tatouer un chardon avec écrit Mo Chridhe ? ». Mais rassurez-vous, j’ai su revenir à la raison.
Chronique publiée pour la première fois en mai 2016 sur CX Break et dinosaures
